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ITINERAIRE
16 mois de voyage, 15 pays traversés, quelques 8500 kms parcourus,
6 mois cumulés de bénévolat dans 4 pays différents.
Questions entendues moultes fois...
"Il paraît que tu as fait un tour du monde ?"
Alors non, dans ma conception à moi, depuis toujours, un tour du monde c'est très long et ça veut dire parcourir tous les continents. Faire vraiment le tour de la terre, quoi. Même pour de grands voyageurs pour qui j'ai beaucoup de respect, dès lors qu'ils n'ont pas réellement mis le pied sur tous les continents et en parcourant une bonne distance du nord au sud ou d'est en ouest j'ai du mal à considérer cela comme un tour du monde. D'autant plus pour moi, donc ! Je n'ai pas fait un tour du monde, j'ai fait un grand voyage, voilà.
"Et tu as été où, alors ?? Parce qu'à partir de l'Espagne, j'ai perdu le fil..."
- Espagne
- Maroc
- Etats-Unis
- Canada
- re-Etats-Unis
- Mexique
- Guatemala
- Belize (mais si, le tout petit pays coincé entre le Guatemala et le Yucatan...)
- re-Mexique (Yucatan, avec mon cousin Titi)
- Lettonie
- Estonie
- Lituanie
- Russie
- Finlande
- Suède
- Allemagne
- Belgique
- retour à Paris
"Qu'est-ce que tu as préféré, alors ??"
Oulala, très compliqué de répondre à ça, parce que j'ai vécu des choses très différentes selon les endroits... D'une manière générale et pour faire vite, ce sont les rencontres et les moments partagés avec les gens qui m'ont marquée, plus que les paysages. D'ailleurs je n'ai pas été dans des endroits particulièrement remarquables en soi. Tout était nouveau pour moi donc tout m'a fascinée. Ce sont les moments de vie avec les uns et les autres qui me restent en mémoire aujourd'hui, même si j'ai le souvenir de purs instants de bonheur à me retrouver seule dans des coins magnifiques comme le désert de Basse Californie, les montagnes espagnoles, les décors marocains, les grands espaces colorés par l'automne aux Etats-Unis et au Canada, les forêts de Russie, les lacs de Finlande et de Suède, la jungle et les ruines mayas en Amérique centrale, la couleur de la mer des Caraïbes...
"Tu as dû en baver sur ton vélo, non ?"
Ben euh, non, car je n'ai pas roulé dans des lieux difficiles d'accès en vélo ou bien en haute altitude. Alors oui j'ai souffert du vent et de la grimpette en Espagne, de la chaleur et de l'altitude au Mexique et au Guatemala, de la neige en Lettonie, du gel le matin au Canada et aux Etats-Unis, mais franchement de là à dire que j'en ai bavé.... non. D'ailleurs la seule fois où vraiment j'ai été confrontée à des pentes impressionnantes couplées à l'altitude et à la chaleur intense, c'était au Guatémala et... j'ai mis le vélo dans le bus ! Donc non non, je ne suis pas une warrior et ce que j'ai fait est à la portée du premier cyclo-randonneur venu.
Cartes
Je n'ai quasiment rien planifié avant de partir. L'itinéraire s'est construit au fil des rencontres et des envies spontanées.
J'ai donné le premier coup de pédale au départ de Maureillas Las Illas, où habitent ma soeur, mon beau-frère et mes neveux. Je suis passée en Espagne dès le premier jour. J'ai rejoint Barcelone, suivi la côte est puis décidé de pénétrer dans les terres pour retrouver à Salamanque la piste du chemin de Compostelle espagnol. J'ai roulé sur ce chemin dans le sens inverse des pélerins, c'est à dire vers le sud, jusqu'à Séville.
Ensuite j'ai filé vers mon 1er point de chute Workaway, en Andalousie près de Coin. Avant de passer au Maroc je suis passée par Gibraltar puis j'ai fait un saut à Cadix.
Depuis Tarifa j'ai contemplé le continent africain juste en face de moi, et puis au petit matin j'ai pris le bateau pour la traversée menant jusqu'à Tanger.
De Tanger, j'ai roulé par le Cap Spartel tout le long de la côte jusqu'à Mohammedia. A une vingtaine de kilomètres à l'est, j'ai travaillé pendant 2 semaines à la ferme. Puis je suis partie vivre 3 mois et demi à Marrakech, en workaway chez Priscilla Queen of the Medina. Rappelée par le désir de pédaler et de partir à l'aventure, c'est le coeur lourd et les yeux pleins de larmes que j'ai filé jusqu'à Casablanca pour m'envoler en direction des Etats-Unis.
New York m'a accueillie pendant une semaine, avant que je me décide à prendre la route en direction de Montréal. J'ai roulé le long de l'Hudson River jusqu'à la frontière, découvert le Saint Laurent et cherché à Montréal un nouveau point de chute workaway.
C'est une communauté bouddhiste du Québec qui m'a ouvert les portes d'un travail en pépinière pendant un mois.
Après cette expérience, j'ai poursuivi ma route jusqu'à Québec. J'aurais pu aller voir les baleines, non loin de là, mais la brièveté de mon visa pour les USA m'a conduite à redescendre vers le sud, espérant voir ces mammifères plus tard en Amérique du Sud.
Je suis donc repartie en direction des chutes du Niagara, pour repasser la frontière avec les Etats-Unis et pédaler le long du lac Erie jusqu'à Chicago. Reprenant la route à partir de Madison, j'ai roulé jusqu'à Saint Paul pour y rencontrer la plus ancienne amie de mon père. Mon visa expirant sous peu, j'ai opté pour le bus pour parcourir en deux jours et demi de voyage la route entre Minnéapolis et San Diego.
Au Mexique, j'ai commencé par descendre la Basse Californie. J'y ai très vite rencontré Dominique et Carlos, avec qui nous avons formé un joyeux trio pour un road trip en 4X4 pendant les dix jours de traversée de la péninsule mexicaine. A la point sud de la Basse Californie, nous avons pris le bateau pour rejoindre le continent, et roulé encore jusqu'à Guadalajara où nos routes se sont séparées. J'ai continué vers Guanajuato, Mexico, Oaxaca, avant de poser mes sacoches pour deux mois de bénévolat à San Christobal de Las Casas, dans les Chiapas. Entre temps mon cousin Titi m'a annoncé sa décision de me rejoindre sur une partie du voyage. Nous sommes convenus de nous retrouver à Cancun un peu plus tard.
Aussitôt après avoir quitté San Cristobal je suis descendue à Palenque puis j'ai poursuivi le voyage vers le sud, direction le Guatemala. Huehuetenango, Quetzaltenango, Antigua, Guatemala city. Un bus m'a ramenée vers le nord, puisque j'ai voulu revenir vers Cancun en passant par le Belize. J'ai donc repris le vélo à partir de Rio Dulce, vers Livingston, avant de débarquer en bateau à Punta Gorda au Belize. Ma route a suivi la côte jusqu'à la frontière du Mexique, et j'ai longé la mer Caraïbe jusqu'à cancun. Avec Titi nous avons fait un grand tour dans le Yucatan, puis chacun a pris l'avion trois semaines plus tard, à trois jours d'intervalle : retour à Montpellier pour lui, retour en Europe pour moi, avec un atterrissage à Riga
C'est à Riga que j'ai posé ma demande de visa pour la Russie. En attendant de le recevoir, j'ai accueilli pour une semaine mes parents dans la capitale lettone. Ensemble nous sommes partis en voiture à la découverte des capitales de l'Estonie et de la Lituanie. Trois semaines après mon arrivée à Riga j'ai pu partir en vélo vers Moscou avec le visa pour la Russie dans la poche.
De Moscou j'ai pris le train de nuit pour Saint Pétersbourg, avant de pédaler jusqu'à Vyborg pour passer la frontière avec la Finlande et poursuivre le long de la côte jusqu'à Helsinki.
Un bateau m'a conduite sur la mer Baltique pour débarquer à Stockholm. Après quelques jours dans la capitale suédoise j'ai pédalé jusqu'à Malmö, pour prendre un autre bateau et entamer la dernière partie du périple à partir de Lübeck, en Allemagne.
Pressée par le temps - j'avais décidée d'être présente au mariage de Sonia et Valérie le 18 juin près de Nantes - j'ai sauté dans un train de Lübeck à Bruxelles, puis longé le canal Bruxalles - Charleroi puis la Haine pour descendre vers Mons, passer la frontière française non loin de Quiévrain, et prendre un cap sud-ouest. J'ai rejoins le canal de l'Ourcq à Sevran et remonter le cours de l'eau jusqu'à la Villette pour entrer dans Paris.
Donc, grosso modo...
